Flashs Canon : 430 EX II ou 580 EX II ?
Malgré les progrès incontestables en matière de hautes sensibilités, le flash externe est loin d'être démodé. Que ce soit pour obtenir plus de puissance par rapport au flash integré (ou pallier à sa pure et simple absence sur les boîtiers pro), profiter des nombreux "plus" offerts comme la synchro haute vitesse ou second rideau, les possibilités d'éclairage créatives quand le flash quitte la griffe du boîtier et est commandé à distance, et j'en passe... Les raisons sont nombreuses de recourir à cet accessoire. Le propriétaire de matériel Canon souhaitant acquérir un flash "évolué" peut faire son choix entre deux références, le Canon Speedlite 430 EX II et le 580 EX II. Mais souvent, l'hésitation est de mise : Le 430 sera-t-il amplement suffisant ? La différence de prix, non négligeable, pour évoluer vers le 580 est-elle justifiée ? Possédant les deux références, je vous propose d'y voir un peu plus clair par le biais d'un comparatif côte à côte, mais également par une opinion personelle. Car à mon sens, ce sont autant deux produits de gamme différente que complémentaires. En effet, il n'est pas forcément systèmatiquement intéressant de choisir, indépendemment de ses moyens financiers, "le plus gros et le plus cher". Commençons par le premier venu :
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Ici présenté sur son support (fourni).
Ce flash offre donc une foule d'avantages par rapport à celui integré à votre appareil. Comme ce dernier, il est bien entendu entièrement compatible avec la norme de mesure E-TTL / E-TTL II
En plus, citons bien entendu la puissance d'éclairage largement superieure, mais également une alimentation autonome par 4 piles "AA", ne sollicitant pas la batterie de votre appareil.
La tête orientable permet d'employer la technique du "bounce flash", en gros, employer une surface claire (plafond, mur ...) pour améliorer la qualité d'éclairage. Elle est orientable vers le haut, mais également en latéral, 180° vers la gauche, et 90 ° vers la droite.
Cette tête, lorsque le flash est orienté "en direct", est focalisée automatiquement avec la longueur focale employée (et fait le distingo entre les capteurs APS-C, APS-H et "capteur 24x36 / film" ), variant du 24mm* jusqu'au 105 mm*.
En effet, un "grand angle" nécessitera une large couverture du champs photographié. Un "téléobjectif" necessitera une couverture moindre en largeur et hauteur, mais supérieure en distance.
Vous avez sans doutes déja employé une lampe torche dont la tête rotative permettait de faire varier la nature de l'eclairage ? Soit large et moins puissant, soit etroit mais a la portée supérieure ?
Et bien, c'est ici identique, et de manière par défaut automatique. Voyons par l'exemple : (les lentilles du flash ont été déposées pour plus de visibilité) :
Ici, nous allons prendre une photo au 28 mm. Donc au "grand angle". La tête va donc automatiquement se positionner pour changer la couverture lumineuse du flash.
A 100mm, soit un petit "téléobjectif", la tête va se positionner pour obtenir un faisceau plus etroit, mais également plus puissant.
Il est également équipé d'un volet diffuseur permettant d'élargir le champ lumineux couvert, au prix toutefois d'une perte de puissance non négligeable. La couverture est alors de 14mm*.
*Les valeurs de focale indiquées sont en "équivalent 24x36"Il est utilisable en "synchro haute vitesse" et "second rideau".
Il dispose également d'un panneau de commande permettant de l'employer en réglages manuels., puissance, focalisation, etc...
Intéressant, il embarque un assistant d'autofocus par émission lumineuse d'une matrice rouge, efficace sur les sujets à courte et moyenne portée en environnement sombre.
Et il peut également être piloté à distance et sans fil par le flash integré d'appareil récents, ou par le transmetteur infrarouge canon IR ST-E2. Il ne peut, en revanche, pas servir d'unité de commande.
Nous voici donc en face d'un outil commode, versatile, et de dimensions encore raisonnables et qui s'accorde à merveille avec les boîtiers à quatre (1000D, 1100D...) et trois chiffres (300/350/400/450/500/550/600D) ainsi qu'avec leurs cousins "Rebel" commercialisés outre Atlantique.
Un 350D surmonté d'un 430 EX II
Le même équipé d'un 580 EX IIL'angle des photos diffère et rend l'appréciacion malaisée. Mais en vrai, la différence est sensible, un "petit boîtier" doté d'un 430 est légèrement plus équilibré qu'avec un 580.
Il conviendra, bien entendu, à un boîtier "Deux" (10/20/30/40/50/60D) et "un" chiffre(s) type 1D/Ds toutes versions, 5D et 7D ...
Posons donc tout ceci comme base pour aborder le modèle "au dessus".
Le 580 reprend a minima strictement les mêmes fonctionnalités que le 430, avec des variantes et fonctions supplémentaires, qui seront commentées point par point :
Le premier point concerne la robustesse
car ce flash est dit "tropicalisé". Ceci est reconnaissable au joint au niveau de la griffe de fixation, absente (mais adaptable, bien que cela ne présente aucun interêt en soi...) du 430. Mais également au niveau de tous les couvercles (piles, connecteurs...), boutons, etc... Ce qui signifie que les embruns ne lui font pas peur ! je n'ai pas toutefois sous la main le niveau "IP" et il faut savoir raison garder, il n'est pas non plus adapté à la photo sous-marine en l'état, et ne flotte vraisemblablement pas.
Mais "tropicalisé" ne se limite pas aux embruns, conditions diverses, et j'en passe. En effet, ayant lors de mes périgrinations souterraines et autres, un usage que l'on pourrait qualifier d'"intensif", quand ça craint, c'est lui qui s'y colle ! Et je peux vous dire d'experience que cet appareil est à peu près indestructible. On distingue peu sur les photos les innombrables plaies, bosses, rayures, gnons... que porte mon exemplaire. Il a pris les embruns, a chuté parfois de plus de deux mètres sur sol dur pour cause de fixation défaillante... Et il fonctionne comme un charme ! (je touche toutefois du bois). Humour : Mes statistiques prouvent qu'un 430, à la deuxième chute d'environ 1 mètre, nécessite a minima une remise d'aplomb du mécanisme de focalisation :D et il conviendra de ne pas répéter l'exercice à l'infini ...
Ce point donc, peut être déterminant en fonction de votre usage.
Le second concerne la puissance supérieure.
Toutefois, je ne pense pas que ce soit si flagrant. Je la qualifierais disons de "subtile". Certes oui, mais "pas tant que ça".
J'utilise régulièrement soit un 580 seul, un 430 seul, un duo de 430 ou encore un panachage de 580 et 430 en simultané, sans constater de différence majeures. Mesures non scientifiques et parfaitement empiriques, mais tout ce que je peux vous en dire, c'est que si je suis "juste" en lumière avec un 430, je révise mes réglages ou mon schéma d'eclairage, car le fait de me précipiter sur un 580 ne change pas illico la donne.
Il est a noter que (voir photos ci dessus) la "lentille de Fresnel" se noircit a la longue (vraiment a la longue) quand un 580 est utilisé régulièrement en indirect a une puissance proche du maximum. Rassurez vous, sans grande influence sur la puissance, c'st juste pas joli ... et ça peut se changer pour les plus pointilleux, et hors periode de garantie assez facilement soi même de surcroit. On en trouve a environ 10 € sur certains sites aux USA, il sera bon toutefois de vérifier joints et compagnie pour conserver le bénéfice de la tropicalisation au niveau embruns.
Bref, un argument qui est bien moins pertinent que la robustesse.
Le troisième point concerne les fonctions et connecteurs.
Les fonctions supplémentaires sont :
La possibilité d'employer ce flash en "commandé a distance" comme le 430 mais également comme unité de commande d'autres flashs. Lors de cet usage, il est possible d'employer le flash comme flash + commande ou commande seule.
Avantage determinant ? on peut le penser suivant les usages a ce que l'on peut en lire. Avis personnel : bof ... Pourquoi ?
D'abord parce que la portée est inferieure a celle, déja parfois faible, du transmetteur dédié IR ST-E2. Qu'il émet un eclair de commande tout de même, qui, en mode "commande seule" n'aura aucune influence sur l'image finale et sera également peu génant sur du "objet" mais peut être désagréable pour un sujet doté de la vue...
Ensuite, parce qu'en mode "commande seul", vous monopolisez un flash qui ne sers qu'a commander. Si le ST-E2, un peu agé, équipé de cette fichue pile 2cr5, est réputé "onéreux" pour un transmetteur seul, il serait bon de modérer ce propos. Un ST-E2 coûte 200 € environ en boutique (j'ai payé le mien en boutique officielle 190 €) êt un 580 uniquement en commande en vaut aux alentours de 500 ...
Et si on se sers de ce flash en commandeur + flash, à savoir un flash sur la griffe et un autre déporté, le schéma d'eclairage obtenu donne un résultat limité niveau créativité.
Un avantage cela dit au 580 en "commandeur" : si donc la portée est plus faible, la tête est orientable (c'est elle qui envoie, donc, l'eclair de commande) ce qui peut être pratique dans certains cas, comme le déclenchement du flash déporté, quand il est tenu d'une main et le boitier de l'autre, car on peut orienter ainsi la commande vers le flash a commander. Mais pour ce genre de schèma, un simple câble torsadé fait encore mieux l'affaire, surtout au niveau de la masse portée par la main droite (boitier + 580, cela commence a faire lourd à la longue ! )
La fonction stroboscope a présent : citée pour mémoire, usage très spécifique, résultats tres spécifiques, elle permet dans certains cas de décomposer un mouvement. En aurez vous l'utilité ? Je m'en suis servi "pour rigoler" une paire de fois et pour cet article, mais n'en ai jamais eu l'usage "dans la vraie vie". A vous de voir, si vous avez impérativement besoin de cette fonction, il est bon de savoir que le seul a en être équipé est le 580.
Un connecteur "PC" est présent. tout comme un connecteur pour un pack d'accu externe.
En haut a gauche : le connecteur pour accu externe
A sa droite, le filetage de fixation a une barette de déport
En dessous au centre, le connecteur "PC"Le connecteur PC ( Prontor / Compur )ne vous permettra pas de connecter ce flash a un ordinateur de type "PC" ! c'est juste une norme de connection permettant de relier le flash par un cable dit "Synchro PC". Le flash doit alors être réglé en manuel, cette commande ne transmettant que le signal de déclenchement et pas la moindre information. Personellement, il me sers avec certains déclencheurs sans fil "low cost" quand l'infrarouge ne porte pas assez ou est masqué par un obstacle.
Et pour une paire de très rares usages avec un ... Rolleicord III de 1952 équipé de cette prise. Réglage manuel du flash impératif.
Le connecteur pour pack d'accus, permet d'employer un accumulateur externe. Couteux accessoire, il offre une autonomie supplémentaire, mais également améliore sensiblement le temps de recyclage (Le temps de "récupération" du flash entre deux eclairs). Prisé des reporters, photographes de mariage. Peu dans "la vraie vie" d'un photographe amateur, expert ...
Nous disposons également d'un filetage pour fixer le flash a une barette de déport ou autre usage. Mais il faut savoir que le 430 en est également équipé, c'est juste moins visible et masqué sous un petit cache en plastique, fort facile a égarer au demeurant.
Une languette blanche escamotable, absente du 430, permet de renvoyer un peu de lumière vers le sujet, principalement pour ajouter une petite brillance dans les yeux de ce dernier.
S'il est sympathique pour un pro ou reporter de toujours disposer commodément et sans delais de cet outil, on peut toutefois fort a propos employer une banale carte de visite blanche et un élastique pour obtenir ceci d'un 430, pour un cout modique, au prix il est vrai d'un coté visuel disons plus ... artisanal ;-)
L'ergonomie du 580 est différente. A l'image de la robustesse, c'est un point que j'apprécie particulièrement par rapport aux 430, dès que l'on s'en sers en manuel.
La tête du 430 pivote par crans de 180° a gauche et 90 ° a droite. Le 580, pour sa part, offre 180° a gauche et a droite. Flash sur un support d'eclairage et commandé a distance, il est bien plus agréable avec un 580 d'obtenir et une bonne orientation de l'eclairage et une "mise en ligne" des cellules infrarouges. Cette même tête peut "descendre" de quelques degrés vers le bas, chose impossible sur le 430. Commode pour les usages de près (dans certains cas en macro, par exemple) quand le flash est posé sur la griffe de l'appareil.
Et le panneau de commande, faisant appel a une roue codeuse sur le 580, offre une maniabilité et une vitesse d'action redoutable. Que cela reste entre nous : S'ils sont robustes également, le bouton "set" et les demies lunes "+" et "-" du 430 sont une vraie purge a l'usage un tant soit peu intensif. La volonté des concepteurs a été manifestement d'éviter une fausse manipulation, but hô combien louable ! mais une possibilité de "manipulation" assumée, avec des doigts humains, aurait été appréciée...
L'encombrement, par rapport a un 430, environ 10 % superieur . Un peu gros sur un petit boitier, le 580 devient le prolongement d'un modèle expert ou pro de manière naturelle.
Point de détail : ils n'ont pas le même lieu de naissance, le 580 est fabriqué au Japon, le 430 en Chine.
Suivant votre usage, chacun offre une réponse adaptée.
Grosso modo :
Si vous être plus limité sur le plan budget
Si vous utilisez un "petit boitier"
Si vous cherchez un flash commandable a distance hors de la griffe du boitier
D'une puissance confortable
Et doté de fonctions complètes.Vous pouvez envisager sereinement l'achat d'un 430, et ne serez pas déçu.
Si vous envisagez l'usage dans de sevères conditions
Si l'ergonomie est pour vous primordiale.
Si vous êtes utilisateur de fonctions tres spécifiques.Envisagez alors le 580 sérieusement.
Mais de grâce, n'envisagez pas uniquement le 580, comme je peux le lire parfois, sur les seuls arguments "puissance supplémentaire" et "commande de flash a distance". Car pour une enveloppe assez proche, pourquoi ne pas envisager un 430 EX et transmetteur ST-E2, qui vous offriront largement plus, en matière créative, de posibilités qu'un 580 "vissé" sur la griffe porte accessoire du boitier ?
Bon flashs :-)
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